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    Les prescriptions dans l’immobilier : urbanisme et copropriété

    Notre activité de chasseur d’appartement à Paris et de chasseur immobilier à Bordeaux nous amène à nous pencher sur les prescriptions en matière d’urbanisme pour des travaux réalisés sur un bien immobilier.

    L’accord pour des travaux le nécessitant doit être conservé et fourni en cas de vente immobilière. Ceci peut également concerner la copropriété tout autant que les services de l’urbanisme de la commune. Dans le cadre de notre travail de sécurisation de l’achat immobilier, il est malheureusement assez fréquent que des propriétaires (vendeurs) n’apportent pas cette preuve. Soit parce que cela n’a jamais été demandé. Soit parce que cela remonte à un précédent propriétaire, ces éléments n’ayant pas été vérifiés lors de leur acquisition.

    Il peut être alors utile de démontrer que ces travaux datent de plusieurs années. Ceci afin d’être « couvert » contre des recours éventuels.

    Les différentes prescriptions en matière d'immobilier

    Quelles prescriptions en matière d’urbanisme ?

    Nous vous éclairons sur les différentes prescriptions en vigueur pour des travaux immobiliers réalisés sans autorisation d’urbanisme. Sans oublier, les sanctions auxquelles s’exposent un propriétaire.

    • Pénale : l’absence de déclaration de travaux, de déclaration préalable ou de permis de construire constitue une infraction pénale. Elle est susceptible d’encourir les sanctions prévues à l’article L. 480-4 du Code de l’urbanisme. Il convient cependant de noter que ces sanctions pénales ne concernent que l’auteur de l’infraction. L’acquéreur ne pouvant être pénalement poursuivi. Il est susceptible de subir toutes les conséquences civiles de la mise en œuvre de cette action pénale. En particulier, la démolition de l’ouvrage. Cette action pénale se prescrit par un délai de 6 ans (ce délai est passé de 3 à 6 ans depuis le 28 février 2017) à compter du fait générateur qu’est l’achèvement des travaux.
    • Action civile des tiers : lorsqu’un tiers subit un préjudice personnel et direct en raison d’une construction irrégulière ou non conforme. Il peut alors agir en responsabilité contre le propriétaire de la construction. Ce tiers doit apporter la preuve de la violation d’une règle de fond d’urbanisme (sur le fondement de l’article 1382 du Code civil). Il peut demander la démolition ou la mise en conformité de la construction. Ainsi que le versement éventuel de dommages et intérêts. En cas de construction édifiée sans autorisation d’urbanisme ou en méconnaissance de celle-ci, cette action en responsabilité civile peut être introduite pendant un délai de 5 ans à compter de l’achèvement (article 2224 du code civil).
    • Action civile de la commune : la commune peut vous obliger à démolir l’ouvrage non déclaré. L’action civile se prescrit en pareil cas par 10 ans à compter de l’achèvement des travaux (L 480-14 du code de l’urbanisme).
    • Administrative : le droit de reconstruire à l’identique n’existe que dans le cas où une construction a été édifiée régulièrement. Ainsi en cas de sinistre majeur, le propriétaire ne peut obtenir un droit à reconstruire découlant d’une prescription décennale. Cette sanction est imprescriptible. En cas de reconstruction, les délais de prescription repartent de ce nouveau point de départ. En revanche,  lorsqu’une construction est achevée depuis plus de 10 ans, l’administration ne peut pas se prévaloir de l’irrégularité de la construction initiale pour opposer un refus d’un nouveau permis de construire (article L 421-9 du code de l’urbanisme). Sauf si cette construction initiale nécessitait un permis de construire (et non une déclaration préalable de travaux).

    A noter, une demande de régularisation peut être faite à posteriori sur des travaux de construction irréguliers. Le permis de construire doit alors porter sur l’ensemble du bien immobilier concerné. Il doit se trouver en conformité avec les règles d’urbanisme au moment du dépôt et non au moment de l’édification.

    L’absence d’accord formalisé pour des travaux ne doit pas nécessairement être un obstacle à la réalisation d’une transaction immobilière. Un professionnel de l’immobilier pourra vous conseiller au mieux de vos intérêts : découvrez comment sélectionner votre chasseur immobilier.

     

    Quelles prescriptions pour un bien en copropriété ?

    On relève ici uniquement les deux types principaux de prescription pour des travaux immobiliers suivant la nature du litige :

    • Actions personnelles : article 42 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis. Les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par 5 ans. A compter du jour où le titulaire d’un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l’exercer (article 2224 du code civil), sans pouvoir dépasser 20 ans à compter de la date du fait générateur. En particulier, les irrégularités de travaux n’entraînant pas une appropriation des parties communes ou dont la réalisation est non conforme par rapport à l’accord de la copropriété.
    • Actions réelles : les actions réelles immobilières se prescrivent par 30 ans. Le fait générateur est le jour où le titulaire d’un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l’exercer (article 2227 du code civil). Ceci concerne le droit de propriété notamment l’annexion de partie commune par un copropriétaire (ouverture de porteur ou de trémie inclus).

    COSIM peut vous aider à sécuriser votre acquisition immobilière. C’est une des raisons essentielle pour choisir un chasseur immobilier à vos côtés.

    Florian Marjolet Posté le 21 janvier 2023